Procrastiner oui ! Mais de manière structurée !

Remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui ? Un art, chers amis. Que dis-je un art ?! Une compétence d’organisation !

On aime nous vendre l’idée que la rigueur est une vertu cardinale et que procrastiner, c’est flirter avec la glande. Mais si nous rétablissions la vérité ?

 

La procrastination, une gymnastique cérébrale

Regardez autour de vous. Qui sont ceux qui avancent avec aisance dans le monde du travail ? Ceux qui se laissent du temps pour la réflexion ou ceux qui foncent tête baissée sur la première urgence venue ?

Un procrastinateur structuré (oui, ça existe !) n’est pas un amateur du « rien faire ». Non, il jongle habilement entre différentes tâches, repoussant celles qui lui semblent insurmontables tout en accomplissant des choses secondaires… mais utiles.

Prenons un exemple concret. Vous devez rédiger ce rapport stratégique ultra-important. Panique. Alors, que faites-vous ? Vous réorganisez votre boîte mail, classez vos dossiers, peaufinez votre signature électronique. Inutile ? Détrompez-vous. Tout cela participe à un cadre de travail plus fluide, et quand le moment viendra, votre cerveau sera prêt à se jeter sur ce rapport avec une efficacité redoutable.

Les procrastinateurs, ces génies incompris

Steve Jobs lui-même prônait la patience dans la créativité. Léonard de Vinci a mis 16 ans à achever la Joconde. Et vous voudriez qu’on boucle un dossier en deux jours ? Soyons sérieux.

Le procrastinateur sait que certaines tâches demandent un temps d’incubation. En attendant, il s’affaire sur d’autres sujets, ne laissant jamais son esprit au repos. Il applique sans le savoir la fameuse « procrastination structurée » chère au professeur John Perry : toujours avoir une liste de tâches sous la main et jongler entre elles pour avancer… tout en évitant celle qui nous fait peur.

Comment optimiser sa procrastination (sans culpabiliser)

  1. Classez vos tâches par urgence et complexité : Il y a fort à parier que, dans un élan d’évitement, vous en accomplirez certaines sans vous en rendre compte.

  2. Jouez avec les délais : Beaucoup de deadlines sont plus souples qu’elles ne le paraissent. Le tout est de savoir jusqu’où les étirer sans casser l’élastique.

  3. Collaborez avec des personnes ponctuelles : Rien de tel qu’un collègue ultra-organisé pour canaliser votre talent de dernière minute.

  4. Évitez les distractions chronophages : On parle bien de celles qui ne servent à rien. Car procrastiner intelligemment, ce n’est pas scroller sans fin sur son téléphone.

Alors, cessons de diaboliser la procrastination. Il ne s’agit pas d’un vice mais d’une méthode de travail alternative. Après tout, les meilleures idées viennent souvent quand on fait autre chose…

Sources : John Perry, “La Procrastination, l’art de reporter au lendemain”, 2012.